Publié le 22 mai 2021

Mourad Aliev, 25 ans, espoir de la boxe française en Super Lourds, va bientôt disputer sa place pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Arrivé à Ronchin en 2006, il y a fait toute sa scolarité et rêve aujourd’hui de faire tomber les barrières qui le séparent de son rêve olympique.

Deux combats. C’est ce que Mourad Aliev doit gagner pour voir Tokyo et ses Jeux Olympiques. Tout s’est arrêté à Londres, en mars 2020, lors du précédent tournoi de qualification olympique (TQO), avant que ne soit acté le report des JO de Tokyo de 2020 à 2021.

C’est désormais à Paris que la course aux JO reprend et Mourad devra affronter deux adversaires pour gagner son billet pour le Japon. « Je suis impatient d’y être ! », explique Mourad. « L’arrêt du TQO en 2020 et le report des Jeux m’a frustré car je me sentais prêt ! Puis, finalement, c’était un mal pour un bien, ça m’a permis de me perfectionner et m’améliorer. J’ai fait des stages de préparation, gagné une médaille en République Tchèque, il fallait garder le rythme. Je me suis préparé à affronter mes adversaires : deux combats à gagner et je suis qualifié. »

Né à Moscou et originaire du Caucase, Mourad est arrivé en France à 6 ans, avec sa famille, avant de poser ses valises à Ronchin en 2006. Fréquentant l’école Guy Mollet puis le collège Gernez-Rieux, Mourad s’est construit aussi par la boxe. « En rentrant du collège, je n’avais pas de repos, je prenais mon sac de sport et je partais avec mon père, ancien boxeur, pour m’entraîner, c’était parfois très dur ». Puis est venu le temps de l’INSEP, à Paris, et la montée en puissance parmi les espoirs de la boxe française, avant qu’il ne soit naturalisé.

En 2019, Mourad remporte à Minsk la médaille d’argent aux Jeux Européens, des jeux lors desquels un certain Tony Yoka avait brillé en 2015, avant de conquérir l’Or olympique à Rio de Janeiro l’année suivante, dans la même catégorie que Mourad, les Super Lourds. « Tony, c’est un exemple pour tout le monde. Maintenant, je veux y aller étape par étape, je veux d’abord valider ma qualification pour les JO mais si j’y vais, c’est avec de l’ambition. » S’il gagne son billet pour Tokyo, le Ronchinois sait qu’il sera observé. « Les + de 91 kg, c’est la catégorie reine, la plus médiatisée, la plus spectaculaire, alors c’est à double tranchant, il faut être le meilleur. »

Mourad, qui définit son style de boxe comme « agressif, dans l’attaque, la puissance, la recherche de KO », espère voir Tokyo avant de passer professionnel (les JO sont réservés aux boxeurs amateurs) car « un tournoi olympique est un aboutissement dans une carrière, c’est aussi la fierté de représenter sa ville, son pays » et il se sait toujours suivi par les Ronchinois de Mollet ou de Gernez-Rieux.

Quant aux jeunes Ronchinois qui souhaiteraient suivre son exemple, il a une pensée pour eux. « Le plus dur, c’est de vaincre la flemme de partir à l’entrainement. Une fois que tu as pris ton sac et que tu as fait 5 minutes de sport, c’est bon, tu as sauté le pas. Ce sont les cinq minutes les plus dures. Après, ce n’est que du bonheur. »

>> Tournoi de qualification olympique : du 4 au 8 juin, au Grand Dôme de Villebon sur Yvette (91)

Ci-dessous un reportage sur le stage de préparation de l'Equipe de France de Boxe dans la Sierra Nevada, stage auquel a participé Mourad

Reportage Equipe de France de Boxe